Quel art ? Quelle guerre ?
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Bien avant qu’Adam ne fût, je suis Shéhérazade.
Onze lettres élucident le mystère biblique.
Perles jaillies de la source du temps pour créer les galaxies, leur spirale
forme le collier dont se pare la Voie lactée. Si les bals des idoles ne furent pas sans querelles – au cours desquelles Yahvé répudia sa moitié féminine –,
cette rivière aux joyaux se brisa dont sept perles constituèrent le système solaire, à chacune dévolu le nom d’une pierre divine. Emeraude Vénus, rubis
Mars, noir Pluton, topaze le jaune Saturne, or Jupiter, uranium Uranus et bleu saphir notre planète agrémentée d’une Lune d’argent – sans oublier Mercure,
dont l’étoile marie toutes les couleurs de Lucifer : telles sont les féeries qui s’offrent à mon regard céleste au fond de ces enfers. Entendez-vous
la musique des sphères ? Il n’est pas jusqu’au diamant, dont l’éclat ne soit toujours offert à l’adamantine conteuse des Mille et Une Nuits.
Comme pour prouver que tout ce qui, postulant la négation de l’Être, mutile Shéhérazade, il m’est resté la première et les trois dernières de ses lettres grâce
auxquelles, à vingt ans, – les espaces et les temps se bousculant –, je me suis permis d’écrire : « S(…)ade a des yeux de fille ».
Lire la suite dans le livre paru en novembre 2013 aux éditions La Muette
Critiques littéraires parues à propos de ce livre
Les Lettres françaises, numéro 112, février 2014
Le Carnet et les instants, numéro 180, février 2014
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