SPHÈRE CONVULSIVISTE
 
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A'xistepas

La tourPanoptic n'a jamais si bien mérité de Kapitotal,
ni MUMMY (Ministères-Universités-Médias) de TINA (There Is No Alternative)...

En surplomb du canal de Bruxelles, ce simulacre d'arbre cosmique en a fait la démonstration dans une mélopée au long cours, depuis Manuscrits de la Mère-Rouge (1985). Tour et canal sont l'épicentre romanesque - aux ramifications vers l'Afrique, l'Amérique latine et l'Union soviétique - de Pleine lune sur l'existence du jeune bougre (1990), Mamiwata (1994), Dialogue des oiseaux du phare (1998), Confession d'un homme en trop (1999), Tango tabou de l'Ombu (2002), Tombeau de l'aède (2005), AJIACO (2012 puis 2018). Raison suffisante pour être exclu d'un ouvrage commandé à MUMMY par TINA, prétendant relever toute trace littéraire autour de ce canal...

Sans doute l'aède mué en détective public pour mener une quête-enquête en trois mille pages à partir de cet ersatz d'eau vive, a-t-il commis le crime, au cœur des contradictions de son temps (Nord-Sud, Ouest-Est, Haut et Bas de l'échelle sociale), de produire une mise en question radicale à partir d'une situation de prolétaire. Ce que MUMMY ne peut davantage imaginer que TINA. Leur équipe, dit-on, préparerait un fort volume richement subsidié sous le titre Littérature belge et fleuve Congo, qui recenserait plusieurs milliers d'auteurs à l'exclusion de l'aède - écarté pour cause d'illégitimité selon le Pr. Paul Aron. Car, à propos du canal de Bruxelles comme du fleuve Congo, la tour Panoptic a une mission : l'émission par omission. Ses mécanismes d'occultation (axe majeur de l'enquête de l'aède), ne sont mieux éclairés que par un vers de Jean Tardieu, concluant son poème La Môme Néant : A ' XISTE PAS.

 Jean Tardieu
 


Zone canal

Le deuxième volume paru révèle la zone méconnue, et parfois mal-aimée, du canal pour mettre en lumière la richesse inspirante de cet espace-frontière où différents univers se croisent et fusionnent. Le guide commence, en guise d’introduction, par un texte inédit de Maxime Cotton avant d’inviter le promeneur à découvrir Anderlecht par la littérature. Deux maisons d’écrivain ouvertes au public offrent les premières étapes. Dans l’écrin de la Maison d’Érasme, le présent s’abolit et le visiteur, revenu au temps de la Renaissance, découvre la pensée de l’humaniste et les troubles de son époque. De l’autre côté du parc Astrid, le temps s’est aussi arrêté dans le calme immuable de la « Maison blanche », construite en 1933 par Maurice Carême. En passer le porche permet d’entrer dans l’intimité de l’univers poétique de l’auteur de Mère et de La lanterne magique, mais aussi de découvrir ses nombreux amis peintres et écrivains, comme Edmond Vandercammen ou Géo Norge. Un texte de Marius Renard ressuscite ensuite l’ambiance de la rue Wayez d’autrefois et accompagne la descente vers le quartier bouillonnant de vie des abattoirs et de Cureghem, évoqué notamment par Kenan Görgün. Rue de Manchester, la balade littéraire retrouve les traces de Neel Doff, puis plonge dans le riche passé industriel du quartier et évoque, en particulier, l’étonnante histoire de la raffinerie Gräffe, devenue un lieu de l’underground et du punk grâce à la compagnie Plan K qui y proposa, notamment, une performance de l’auteur du Festin nu, William Burroughs. L’itinéraire continue en longeant le canal vers Molenbeek et, dans un éclectisme fascinant, croise les routes de Marguerite Van de Wiele, de Franz Mahutte, de Véronique Biefnot, d’Iwan Gilkin, de Jean Muno, de Constant Burniaux, d’Herman Teirlinck, de Stefan Hertmans et révèle le dynamisme créatif des projets littéraires contemporains liés à l’immigration ou l’œuvre, intégrée dans l’espace urbain, d’Evgueni Bounimovitch célébrant un « Molenbeek palimpseste ».

 zone canal

Ainsi, la promenade est-elle jalonnée de retrouvailles, de découvertes, de surprises et se prolongera-t-elle certainement par des heures de lecture. On attend avec impatience les volumes suivants que proposeront, dans cette collection, Paul Aron et Laurence Brogniez.

François-Xavier Lavenne   Le Carnet et les Instants

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