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Lanterne au seuil du Théorème 5

Atlas était comme prisonnier de lui-même. C'était à la jonction des monts et de l'océan portant son nom qu'il avait bâti sa ville imaginaire. Au moins sa propre montagne le séparait-elle de Marrakech, où la Bête avait son antre, inaccessible aux bienfaits océaniques. Il devinait les commentaires : Pour qui se prend-il donc, cet aède ?  Croit-il qu'on ait besoin de lui pour se faire une opinion ?  Il entendait les sarcasmes de ces touristes installés à leur terrasse depuis le Ier Empire, quand Hölderlin, las de qualifier Napoléon d'Etrangleur, se retira dans sa tour. Je les ai entendus sous le Second Empire applaudissant à Thiers, Bazaine et Gallifet, ignorant la majesté de cet albatros que la langue française déploya depuis Montevideo-la-Coquette jusqu'aux plateaux du Harrar.

Tracez une ligne à vol d'oiseau entre Harrar et Montevideo : elle passe par Kisangani. D'où vient que la plus altière critique de l'opération militaire ait été exprimée par Sylvère Boswa, du Parti communiste congolais.

Kinshasa, 24/03 (ACP). - Le Parti communiste congolais, par la voix de son secrétaire général, Boswa Isekombe Sylvère, a appelé à la cessation immédiate des frappes aériennes en Libye ainsi que toute intervention étrangère aux relents impérialistes.
Dans un entretien mercredi avec l’ACP, M. Boswa a estimé que l’opposition au régime de Kadhafi se recrute parmi les frères et sœurs africains qui acceptent la corruption pour trahir leur pays et servir les intérêts étrangers. Il a rappelé que la RDC a connu ce genre de déboires avec l’agression du pays par le Rwanda et l’Ouganda sous couvert des pays anglo-saxons, avant de saluer l’opposition structurée de Tunisie et d’Egypte, laquelle a conduit ces deux pays sur la voie des réformes démocratiques. M. Boswa s’est interrogé s’il n’existe pas un plan de partition de la Libye pour faire main basse sur ses ressources pétrolières dont les réserves prouvées sont de l’ordre de 44,3 milliards de barils. Il a soutenu que le malheur du leader libyen est de n’avoir jamais été une marionnette de l’impérialisme et d’avoir amélioré, d’une manière considérable, les conditions de vie du peuple libyen. Tout en soutenant les revendications légitimes du peuple libyen, le secrétaire général du Parti communiste congolais a estimé qu’il revient à ce peuple de décider de son avenir, invitant pour ce faire les Etats africains à soutenir Mouammar Kadhafi qu’il qualifie de père du renouveau de l’unité africaine.

C'est pour mitrailler de tels envols qu'existent les engins de Dassault. C'est à occulter les raids glorieux de la langue française qu'oeuvrent Napoléon V, sa cour de Versailles et tous les débats sur l'identité nationale.
Du fond de l'abîme de leur ignorance et de leur médiocrité, tous ces gens-là maudissent l'Etranger - fils de Cham et d'Ismaël, juif errant comme griot nègre, aède grec ou barde irlandais. Donc, l'habitant du désert amazigh, touareg ou sahraoui : toutes ces humanités favorables à la Jamahirya libyenne, pour la raison que seul ce pays reconnaît leurs droits, niés par tous les despotes africains garants de l'ordre occidental. Il suffit à celui-ci d'occulter le point de vue des principaux occupants légitimes du Sahara pour que ces braves touristes à leur terrasse approuvent que l'on écrase tout ce dont l'oeil capte un au-delà des horizons visibles et qui soutient à mort Qadafi. C'est un fait que l'on ne peut dire. Car qu'y a-t-il de plus opposé à l'Etat qu'un barde, un griot ou un aède, si ce n'est un pèlerin du désert ?  Tous, ils pressentent le danger de mort d'une déconstruction de la puissance publique par la nouvelle tyrannie qui règne au-dessus des Etats.

"Mouammar Qadafi a été inventé par l'histoire humaine pour être le chef d'un pays nomade. Les Croisés peuvent s'emparer de la Libye, ce pays nomade continuera de voguer sur les flots de la mer après ceux du désert et viendra s'installer sur leurs terres au Nord de la Méditerranée."
L'Ange avait à nouveau parlé. On pouvait le voir au milieu d'étincelles de lumière étoilée surplombant les feux d'artifice de la Bête apocalyptique. Mais que voulait-il dire ?  Et qu'entendait-il, tout à l'heure, en définissant la révolution comme un dépassement du code napoléonien, qui consacrerait l'abolition réelle de l'esclavage ?

"Dans l'Empire romain, tout homme libre était en moyenne crédité de dix esclaves. Le capitalisme classique fit monter ce chiffre à cent pour le bourgeois fortuné. Désormais, c'est milliers, voire millions d'esclaves dont dispose virtuellement tout honnête actionnaire. Mais cette main d'oeuvre gratuite n'est pas disponible en Libye. Pourquoi laisser un tel marché du travail dormir dans la Jamahirya, quand on peut en tirer des autoroutes pour Bouygues, des ports grouillant d'activités commerciales pour Bolloré, des stations-services Total pour Albert Frère et des grandes surfaces pleines des produits de faux luxe LVMH ? "

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