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JETZTZEIT

 Bertold Brecht et Walter Benjamin

Sous ce terme, Walter Benjamin désignait le Moment du Maintenant, comme lieu de rupture d’une continuité, ouverture de l’histoire à une possibilité. Seul ce bord de l’abîme où « la vérité est chargée de temps jusqu’à exploser », permet de désamorcer les bombes du terrorisme institutionnel.

La démission, volontaire ou forcée, des forces de l’intelligence, permet aux gestionnaires d’une Structure à vocation d’éternité, de se travestir eux-mêmes en porteurs de la rupture et de l’ouverture historiques. C’est désormais la substance pure du mensonge qui se trouve à ce point chargée d’intemporalité, qu’elle fait exploser le monde, et les têtes, pour empêcher toute autre possibilité de s’exprimer.

Il en va d’un sursaut intellectuel et spirituel. Ainsi l’horloge universelle élira-t-elle, ce prochain 21 juillet, le parc de Bruxelles, afin de mettre les pendules à l’heure de la Cinquième dimension, celle du rêve et de la mémoire.

Son cadran imaginaire, dans les quatre dimensions de l’espace et du temps, fixe le Palais royal à midi, le Parlement belge à six heures. Quand bien des opérations guerrières investissent l’Orient pour garantir les intérêts de l’Occident, cette rose des vents symbolique assigne les points cardinaux de l’Est et de l’Ouest à la banque Fortis et à l’Ambassade américaine. Dans le sens des aiguilles d’une montre, les autres axes de notre boussole seront aimantés par le palais de Justice et celui des Beaux-arts, la cathédrale St Michel et le journal Le Soir, l’Ambassade de France et celle de Russie, le palais des Académies et le complexe commercial de la Toison d’Or.

Toison d’or de Colchide : but de l’expédition des Argonautes, à l’extrême opposé du jardin des Hespérides et de ses pommes d’or veillées par le titan Atlas.

Celui-ci n’avait-il pas signé, voici plus de vingt ans, une Apologie du 21 juillet, où était signalé le stérile face à face en miroirs entre Palais royal et Parlement dans la psychogéographie bruxelloise ?  Depuis lors, les autorités avaient institué une fête populaire dans le parc de Bruxelles à l’occasion de chaque fête nationale. Ce n’était jamais qu’adapter les mœurs à l’évidente urgence d’une triangulation symbolique : façon de signifier que notre société n’oubliait certes pas le Tiers-état.

Or, déjà l’on avait accédé à l’ère du quatrième pouvoir et du Quart-état (celui de la technostructure bureaucratique), inséparables d’une prolifération de ce que l’on nommerait le Quart monde.

La Sphère Convulsiviste se voulait alors une réponse à ces données nouvelles, elle qui prônait une convulsivité supérieure de la conscience dans un monde promis aux pires convulsions. Chacun de ses manifestes en référait à une Cinquième Internationale du Quint monde, faisant appel au cinquième pouvoir de l’esprit dans la Cinquième dimension.

Celle-ci autorise aussi bien mémoire nostalgique du futur que rêve utopique sur ce qui paraît advenu. Dimension médiatrice et dialogique, elle s’abreuve à la source occulte où avait puisé l’esprit des Lumières pour que l’idée même d’une révolution (tant américaine que française ou russe) fût rendue possible.

Car l’histoire entière, comme tout au-delà, sont à réinventer. Raison pour laquelle, ce 21 juillet – qui sera placé sous le signe évident de la spectralité d’une nation – nous verra faire l’expérience d’une convulsive traversée du miroir. Treize heures durant (tour d’horloge plus une), chacune des stations de la trotteuse autour du cadran figuré par le parc de Bruxelles servira de décor à un JETZTZEIT, au sens de Walter Benjamin.

Divulgation y sera faite, en première mondiale, d’

Hypnocratie

puis du

Discours de réception du prix Nobel de Littérature pour l’an 2017

suite à quoi viendront de très attendues

Saturnales du Phénix

en conclusion desquelles sera livré à la publicité le déjà célèbre

Authentique rapport sur l’urgence à créer

une profession de traversier

en Belgique, en Europe et dans le monde


Anatole ATLAS, juillet 2007

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